Caisse Auxiliaire d'Assurance Maladie-Invalidité (CAAMI)
Pour plusieurs raisons : d'abord, pour les contacts avec les clients. Je travaille avec un public cible spécifique, à savoir des personnes qui ont des problèmes financiers, administratifs, de santé ou sociaux. Ensuite, pour la diversité de mes tâches qui vont des permanences sociales à des visites à domicile en passant par la promotion de la santé et des tâches administratives. Et bien sûr, pour les contacts avec les collègues et l'esprit d'équipe omniprésent. Sans oublier la liberté de travailler à des projets, les opportunités d'apprentissage, l'accompagnement des stagiaires, les nouveaux collègues et les experts du vécu en pauvreté.
Les nombreux déplacements (parfois très longs), l'alternance
entre les périodes plus chargées et plus calmes. Je dois de temps
en temps faire preuve de beaucoup de flexibilité.
Et il y a des tâches dont je ne peux pas/je ne suis pas autorisé à
me charger (l'assurance soins de santé obligatoire, par exemple) à
cause de la limitation institutionnelle.
Le secret professionnel est capital. Il y a en plus la charge
psychologique de certains dossiers parfois lourds de personnes
malades ou en situation de grande pauvreté.
Je dois évaluer correctement les problèmes afin de savoir où je
dois intervenir, quelles parties je peux résoudre moi-même et
quelles parties je dois déléguer à des spécialistes.
Je dois également rester constamment au courant de la législation,
de la politique et de la carte sociale pour pouvoir effectuer
convenablement mon travail.
J'ai fait des études d'assistant social et actuellement, je suis une formation universitaire 'Master en Travail social' à l'Université d'Anvers. Cette année, c'est ma dernière année d'un cycle de 4 ans. Ce fut une expérience très positive grâce au soutien de mon employeur et de mes collègues. La formation s'inscrit parfaitement dans le cadre de mon travail et m'offre l'opportunité d'évoluer dans ma carrière. J'ai suivi une formation certifiée ainsi qu'une formation de base sur les soins de santé, l'assurabilité et les allocations. Il y a quelques années, j'ai participé à une formation sur la promotion de la santé organisée par les LOGO (Lokaal Gezondheidsoverleg/Concertation locale sur la santé).
Je n'ai pas vraiment de journée type. Le lundi, le mardi et le jeudi, j'assure une permanence à Gand, Bruges et Anvers. Le mercredi et le vendredi, je consacre en principe mon temps aux visites à domicile, aux réunions, à l'administration… Mais il n'est pas rare que mon agenda soit totalement chamboulé. J'essaie autant que possible d'avoir une certaine régularité dans mes permanences. Souvent, les personnes prennent rendez-vous pour venir, mais il arrive aussi qu'elles se présentent spontanément. Nous sommes un service de première ligne qui traite un spectre très large de problèmes : les maladies, les soins à domicile, les handicaps, le logement…Nous nous efforçons de développer des réseaux dans les différentes villes et de participer aux concertations sociales.
Je pourrais écrire des livres entiers sur les expériences que
j'ai vécues.
Une situation que je n'oublierai jamais est celle d'un vieil homme
allochtone qui nécessitait de nombreux soins. Sa famille lui venait
en aide mais ses conditions de logement et sa santé étaient telles
qu'il était particulièrement difficile de lui procurer des soins à
domicile. Grâce à la collaboration entre les différents
prestataires de soins et les aidants proches (la famille), toute
une série de choses ont pu être réalisées afin qu'il puisse
continuer à vivre chez lui. Le médecin de famille,
l'ergothérapeute, le kinésithérapeute, le logopédiste, les
infirmiers à domicile et la famille se sont régulièrement
rencontrés pour coordonner les soins. Ensemble, nous avons cherché
des solutions réalistes. Ce ne fut pas toujours évident (différence
de culture, langue, problèmes financiers…), mais cet homme habite
toujours dans sa maison et les prestataires de soins discutent à
intervalles réguliers de sa situation.
Si chacun avait continué à travailler séparément, sans tenir compte des autres, et si nous n'avions pas adapté les soins au client, nous n'aurions jamais pu résoudre ce problème. Des concertations en soins de santé sont souvent organisées et peuvent offrir des solutions dans des situations à première vue sans issue favorable.